Le son du jour #293 : narcotique comme Philippe Cohen Solal Par François-Xavier Gomez — LIBERATION 5 octobre 2018 à 18:24
A celle qui est trop gaie, est un poème d’ivresse, non pas cannabique mais charnelle, qui valut à son auteur procès et censure. Il fait partie des six textes «maudits» des Fleurs du Mal puisqu’ils restèrent interdits un siècle durant, jusqu’en 1947.
Prisca Lobjoy, auteure des installations visuelles en noir et blanc qui contribuaient à l’atmosphère unique des concerts de Gotan Project, a réalisé un court métrage où les fleurs (du mal ou pas) se dédoublent au gré des glitches, ces vidéo-distorsions aléatoires qui altèrent les formes et les couleurs. Créant un dérèglement, une ivresse, comme si la caméra avait elle-même fumé un joint (et c’est peut-être le cas). Philippe Cohen Solal s’y promène en costume de dandy de la monarchie de Juillet, croisant deux nymphes chantantes au charme vénéneux, Edie Blanchard et Alice Lewis. Une introduction idéale à un disque dont nous reparlerons.
A Celle qui est trop gaie Paradis artificiel(s) (Ya Basta!) Sortie le 12 octobre